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Dr Farsalinos et l’étude NEJM

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Réaction du Dr Farsalinos face à l’étude du NEJM. Il démontre la tromperie des résultats d’un protocole mal conçu

 

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Suite à la nouvelle étude de NEJM publiée le 22 janvier 2015, largement relayée par les médias, nous avons de nouveau pris contact avec le Dr Konstantinos Farsalinos.
Le Dr Farsalinos avait, le 21 janvier 2015, écrit un article à votre disposition ici (en anglais). En bon scientifique, il y explique pourquoi, en écartant l'être humain, et en n'utilisant que la machine, l'ensemble du système crée des erreurs, parfois lourdes de conséquences.
Encore une fois, le mal est fait, la polémique fait de nouveau rage. La Chaine de la Vape remercie le Dr Farsalinos pour son assiduité, sa disponibilité, et son humanité. Voici sa réaction ici (en anglais), publiée le 22 janvier. Nous vous partageons les deux traductions en français, à la suite. Pour rétablir la vérité, lever les doutes, diffusez à volonté, avec l'aimable autorisation du Dr Farsalinos.

Créé le Mercredi 21 Janvier 2015 23:04

L'erreur de tenter de mesurer le taux de formaldéhyde dans les aérosols de l'e-cigarette: la différence entre les mesures de laboratoire et exposition réelle

Par Dr Farsalinos

Une nouvelle tendance se dessine dans la recherche sur l'e-cigarette. C'est d'utiliser un dispositif à tension / puissance variable, qui applique une haute énergie à un atomiseur et de mesurer les aldéhydes (surtout le formaldéhyde) présents dans l'aérosol (vapeur). L'histoire a commencé au début de l'année dernière, a repris récemment avec une histoire au Japon, et revient maintenant sous la forme d'une lettre publiée dans le New England Journal of Medicine.

Cette fois, les chercheurs ont utilisé un dispositif à tension variable, et appliqué 3,3 et 5,0 volts à un atomiseur (sans marque précisée) pour des bouffées de 4 secondes. A 3,3 volts ils n'ont pas trouvé de formaldéhyde, alors qu'à 5,0 volts, ils ont trouvé des niveaux de formaldéhyde jusqu'à 15 fois plus élevés que dans la fumée de tabac de cigarette. Mais il y a des problèmes majeurs dans cette étude.

Tout d'abord, les auteurs n'ont pas trouvé de formaldéhyde mais des hémiacétals de formaldéhyde. C'est une combinaison de formaldéhyde et d'alcools (formaldéhyde-propylène glycol ou glycérol-formaldéhyde). Les auteurs les ont caractérisés comme agents libérant du formaldéhyde, se référant à une étude évaluant la dermatite de contact (allergie) par rapport à ces agents. Cependant, en regardant l'étude en référence, il est clair que ces agents libérateurs de formaldéhyde n'ont rien à voir avec les hémicaétals de formaldéhyde trouvés dans l'aérosol d'une cigarette électronique. En outre, il n'y a absolument aucune preuve que les hémiacétals soient toxiques ou cancérigènes. En fait, il est possible que la formation d'hémiacétals puisse protéger contre les dommages induits par le formaldéhyde. Néanmoins, les auteurs ont considéré le risque comme équivalent au formaldéhyde et calculé le risque de cancer.

Il y a beaucoup d'autres questions importantes dans cette étude. Les auteurs ne réalisent pas que les niveaux de tension (Volts) ne fournissent aucune information sur la charge thermique d'un dispositif de e-cigarette. Il semble que les deux chercheurs et les examinateurs qui ont approuvé l'étude pour publication ont oublié que l'énergie doit être exprimée en watts. En conséquence, nous ne savons pas combien de watts ont été appliquées à l'atomiseur. Cependant, il existe un moyen d'extrapoler cette valeur, grâce à l'information fournie sur la consommation de liquide par bouffée. Les auteurs rapportent que 5mg de liquide ont été consommés à 3,3 volts. En se basant sur des mesures que j'ai effectuées, cette consommation est observée à environ 6-7 watts avec de bouffées de 4 secondes. Ainsi, la résistance à l'atomiseur est probablement de 1.6 à 1.8 ohms. Cela signifie que 5 volts avec cette valeur de résistance équivalent à une énergie d'environ 14-16watts. Ce serait une valeur vraiment très élevée pour la plupart des atomiseurs disponibles dans le commerce (à l'exclusion des reconstructibles qui peuvent supporter de tels niveaux de haute puissance). Ainsi, il est évident qu'encore une fois, l'atomiseur a été mis en surchauffe, ce qui bien sûr se traduit par des niveaux très élevés de production de formaldéhyde. Ce que les auteurs ignorent, c'est que ce phénomène communément appelé « bouffée sèche » (qui est expliqué en détail dans une de mes études publiées), est facilement détecté par les vapoteurs. En fait, lors d'une surchauffe il en résulte un goût désagréable que personne ne peut supporter. Par conséquent, aucun vapoteur n'utilise la cigarette électronique dans ces conditions et, par conséquent, ne sera jamais exposé à de tels niveaux de formaldéhyde. L'histoire publiée dans le New England Journal of Medicine est similaire à la recherche des agents cancérigènes dans une morceau de viande carbonisée que personne ne pourra jamais manger. Bien sûr, les constatations sont vraies, mais personne ne sera exposé à des niveaux tels que ceux rencontrés dans l'étude.

Ma crainte est que nous allons très souvent être confrontés à des histoires de ce genre. La communauté scientifique doit se rendre compte que les dispositifs de type « batteries à puissance variable » (wattage variable) ne peuvent pas être utilisées à n'importe quel niveau de puissance avec tous les atomiseurs disponibles. Même pour les utilisateurs inexpérimentés, le goût âcre de la « bouffées sèche » est insupportable. Je suggèrerais aux scientifiques d'essayer une cigarette électronique dans les conditions de « bouffées sèches » (c'est très facile, il suffit d'utiliser un atomiseur avec une quantité insuffisante de liquide), et ils se rendront compte par eux-mêmes. En fait, il est très facile de produire autant d'aldéhydes que vous voulez en laboratoire à partir d'une cigarette électronique. Cependant, cela n'a rien à voir avec l'exposition due à l'utilisation de la cigarette électronique.

Notre équipe travaille actuellement sur l'identification de la température du phénomène « bouffée-sèche » et sur l'évaluation des niveaux d'aldéhydes libérés à ces températures ainsi que les températures associées à la vape conventionnelle. Nos résultats seront disponibles dans quelques mois, et nous espérons que cela mettra fin à cette spéculation. En attendant, tout le monde doit comprendre que mesurer des aldéhydes dans l'aérosol de cigarette électronique en laboratoire peut être trompeur et n'est pas nécessairement associé à l'exposition des vapoteurs à de tels niveaux.

Créé le Jeudi 22 Janvier 2015 13:51

Vérifié: Les niveaux de formaldéhyde l'étude NEJM Ecigarette Research étaient associés à des conditions de « bouffées sèches ». Mise à jour

Par Dr Farsalinos

Comme mentionné dans mon commentaire précédent à propos des études sur la formaldéhyde publiées dans NEJM, Il est très important d'identifier quel atomiseur était utilisé, et quels niveaux d'énergie (Watts) étaient appliqués à l'atomiseur dans le but de comprendre si les résultats étaient associés à de la surchauffe. Comme je l'avais calculé, sur la base de la consommation rapportée par les auteurs, je considérais 3,3 Volts comme donnant environ 7 Watts et 5 Volts donnant de 14 à 16 Watts. Il semble que j'étais assez proche.

Selon un post sur Reddit, les auteurs ont utilisé un atomiseur à résistance haute CE4 et une batterie Innokin V3.0 VV. L'utilisateur de Reddit m'a fait suivre la réponse e-mail de l'auteur de l'étude, j'ai donc vérifié le contenu de la réponse et le matériel utilisé (J'ai aussi personnellement envoyé un e-mail aux auteurs, et j'attends leur réponse). Mes prédictions dans le commentaire précédent à propos de la possibilité de surchauffe ont été entièrement vérifiées, alors que j'étais assez proche dans mes calculs sur les niveaux de puissance appliqués à l'atomiseur.

Je dois d'abord préciser que j'ai l'expérience de recherches personnelles avec l'utilisation d'atomiseurs à résistance haute. J'ai essayé d'utiliser un atomiseur à résistance haute très similaire dans mon étude pour évaluer les niveaux de nicotine dans le plasma par l'utilisation de la cigarette électronique. Dans cette étude, nous avions utilisé une batterie EVIC réglée à 9 Watts. Malheureusement, il était impossible pour la plupart des vapoteurs d'utiliser l'atomiseur à résistance haute et de vapoter dans leurs conditions préférées, en raison de goût de brulé qui leur était insupportable. Seule la petite minorité qui prenait des bouffées très courtes a été en mesure d'utiliser cet atomiseur à 9 watts. Donc, j'ai dû le remplacer par un atomiseur Evod à résistance basse, qui a très bien fonctionné à 9 watts. En fait, pour l'ensemble des participants à cette étude, la durée moyenne des bouffées était de 3,5 secondes. Donc, l'atomiseur à résistance haute utilisé à 9 watts à surchauffé dans un délai plus court que les 4 secondes de l'étude NEJM. Ce n'est pas la première fois que l'atomiseur s'avère inapproprié et par conséquent abouti au phénomène de « bouffées sèches » qui est immédiatement détecté par les vapoteurs ; dans notre étude de la topographie de la vape j'ai spécifiquement mentionné: « À l'origine notre intention était de tester une autre atomiseur (« eGo-C », de Joyetech) ; Toutefois, certains utilisateurs de cigarettes électroniques ont connu une surchauffe de l'atomiseur et un phénomène connu sous le nom de « bouffée sèche » (goût de brûlé désagréable causé par un apport insuffisant de liquide sur la résistance de sorte que le taux d'évaporation est plus élevé que l'apport en liquide -voir la section Discussion pour plus de détails-). Ils devaient abaisser la durée des bouffées et augmenter l'intervalle inter-bouffées afin d'éviter ce phénomène. En réponse à cela, l'atomiseur « eGo-C » a été remplacé par l'atomiseur « Epsilon » et on a demandé aux participants de revenir pour des enregistrements avec le nouvel atomiseur. Tous les enregistrements avec l'atomiseur eGo-C ont été rejetées ». Les auteurs de l'étude NEJM auraient dû lire notre étude et auraient dû connaître l'existence de ce phénomène.

Selon le post de Reddit et l'e-mail de l'auteur, l'atomiseur avait une résistance de 2,1 Ohms. Cela signifie qu'à 3,3 Volts, l'énergie délivrée est d'environ 5,5 Watts et à 5 Volts elle était de 12 Watts. Il est plus qu'évident que les niveaux très élevés de formaldéhyde découverts sont le résultat de surchauffe. Le manque d'expérience sur les cigarettes électroniques et l'absence de contact avec les vapoteurs peuvent entraîner de tels résultats erronés et irréalistes, ce qui peut créer de la confusion et la désinformation tant dans la communauté scientifique qu'entre les utilisateurs et utilisateurs potentiels de cigarettes électroniques. Enfin, il est extrêmement important que chaque étude évaluant la chimie de la vapeur de cigarettes électroniques doive mentionner en détail l'équipement utilisé.

Traduction, Jacques De Dripper

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